Impact de la composition de la communauté végétale, de la structure de l'habitat et du paysage sur les populations du mélibée (Coenonympha hero, L. 1753) en Franche-Comté
Auteur : Greffier (Brendan)
Année de publication : 2014
Publication : Mémoire de deuxième année de Master, année universitaire 2013-2014. Université de Bourgogne - Master STS – ETEC, spécialité Biologie des Organismes et des Populations - CBN-ORI
Pagination : 1-26 + annexes
Résumé :
Le mélibée (Coenonympha hero) a vu sa répartition française fortement régresser durant les dernières décennies. Aujourd'hui en danger critique d'extinction, il n'existerait plus en France que dans le massif du Jura. Une étude a été conduite afin de préciser les exigences écologiques de ce papillon dans le massif du Jura. Trente parcelles d'habitat ont été sélectionnées aléatoirement parmi les stations connues. Les individus ont été comptés durant le pic de vol le long de transects et des variables caractérisant la composition de la communauté végétale, la structure de l'habitat et celle du paysage ont été relevées. Les données récoltées ont été analysée en réalisant des régressions de Poisson. L'isolement a un effet négatif marqué, tandis que la connectivité semble accroître la taille des populations de mélibée. D'autre part, la longueur totale de la lisière est positivement corrélée au nombre d'individus par parcelle et l'espèce est plus fréquemment observée à proximité d'arbres ou d'arbustes. En revanche, le pourcentage de boisement de la parcelle n'a pas d'effet significatif. Il est suspecté qu'une ressource importante soit liée aux lisières mais que l'ourlification soit défavorable à l'espèce. La totalité des stations étudiées étaient caractérisées par une communauté végétale appartenant au Molinion. Une corrélation forte et positive a été trouvée entre le nombre d'individus par parcelle et le recouvrement de Carex pulicaris. Par ailleurs, les moliniaies dominées par Molinia caerulea, C. panicea et C. pulicaris semblent caractéristiques de l'habitat du mélibée. Il est ainsi suspecté que C. pulicaris soit la plante nourricière principale de l'espèce. Le maintien d'un réseau interconnecté de parcelles d'habitat occupées apparaît indispensable au maintien de l'espèce à long terme. Un entretien par la fauche tardive avec exportation des chaumes est préconisé pour limiter la fermeture du milieu tout en préservant les communautés à petits Carex caractéristiques de l'habitat du mélibée.