Détail de la référence

Article

Mise au point sur la répartition de Limenitis populi (Linnaeus, 1759) en Limousin et état des connaissances sur son écologie (Lep. Nymphalidae)

Auteur : Corradini (Pierre)


Année de publication : 2014
Publication : Oreina
Volume : 28
Pagination : 9-14


Résumé :

Le Limousin abrite plusieurs populations de Grand Sylvain. La confirmation d’une station dans le sud de la Creuse, a induit un recensement de Limenitis populi au niveau régional et permis de constater l’intérêt patrimonial d’une espèce quasi menacée dans toute la France. En Limousin, une trentaine de stations sont connues et dix nouvelles ont été découvertes après 2000. La bibliographie fait état de nouvelles données très précises sur l’écologie des populations finlandaises et russes. Ces résultats complètent nos connaissances sur sa biologie en France. Ainsi, les populations sont caractérisées par une protandrie et une différence de comportement entre les sexes. Les mâles qui fréquentent les bords de routes, sont plus visibles que les femelles mais présentent également une surmortalité. Les femelles pondent sur les Peupliers trembles (Populus tremula) des lisières forestières ensoleillées. Environ 70% des jeunes chenilles sont observées sur des rameaux exposés au sud, entre 1,5 m et 3 m au-dessus d’un sol dégagé, là où l’humidité semble la plus favorable. Avant l’hibernation, les larves se déshydratent et produisent des agents antigel pour survivre aux basses températures. La dynamique des populations de L. populi est sensible aux conditions météorologiques du début de printemps. Une humidité élevée est cruciale pour la survie des chenilles. Les hibernarium sont orientés de façon a réduire le risque de dessèchement de la larve pendant l’hiver et en sortie de diapause. La mortalité est très importante : 41% des chenilles meurent avant l’hiver, seulement 1 % survit jusqu’à la nymphose. Ces résultats permettent de formuler différentes hypothèses, susceptibles d’expliquer la régression constatée des populations françaises. Un appel à contribution est lancé auprès des lecteurs pour tester ces observations.